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Dans les années 1980, faire analyser l'eau de son puits n'était pas chose courante. Les gens n'étaient peut-être pas aussi informés de l'importance de consommer une eau de bonne qualité. Aujourd'hui, en ce début du nouveau millénaire, la population en général a accès à une foule d'informations qui conduit à s'interroger davantage sur les problèmes que peuvent engendrer la consommation ou l'utilisation d'une eau domestique provenant entre autres d'un puits ou d'une source.

Certificat de potabilité

De plus en plus, les institutions financières exigent ce que l'on appelle un certificat de potabilité ; mais en quoi consiste-t-il et que doit-il contenir ? Le certificat de potabilité doit, premièrement, être émis par un laboratoire accrédité par le Centre d'expertise et d'analyse environnementale du Québec (auparavant le ministère de l'Environnement du Québec). Il doit contenir toutes les informations sur l'échantillon, soit la date et le lieu du prélèvement, la date de réception au laboratoire, le nom de l'auteur du prélèvement, l'adresse complète du client, les résultats d'analyses, les recommandations pour chacun des paramètres analysés, les méthodes utilisées et finalement une remarque à l'effet que l'eau est conforme ou non aux recommandations de Santé et Bien-être Social Canada.

Ce certificat contient uniquement des analyses bactériologiques et il doit par conséquent être signé par un micro-biologiste possédant au moins deux ans d'expérience pertinente. Plusieurs microbiologistes œuvrant au sein des laboratoires privés sont également membres de l'Association des microbiologistes du Québec. Cette association a son siège social à Montréal et elle existe depuis 25 ans.

Prélèvement de l'échantillon pour l'analyse bactériologique

L'échantillon doit être prélevé dans des bouteilles stériles contenant un préservatif (thiosulfate de sodium), lesquelles doivent être fournies par un laboratoire accrédité qui en a fait préalablement le contrôle. Plusieurs personnes nous mentionnent qu'il est facile, à l'insu du laboratoire, de faire un prélèvement ailleurs qu'à l'endroit désigné afin de s'assurer d'avoir de bons résultats. De mauvaises surprises guettent ceux qui procèdent de cette façon, par exemple, une poursuite de l'acheteur contre le vendeur. Il vaut toujours mieux être transparent et informer l'acheteur des problèmes de qualité de l'eau.

Quels sont les paramètres d'analyses bactériologiques recommandés ?

Les paramètres d'analyses bactériologiques qui doivent être effectuées sont les suivants : coliformes totaux, coliformes fécaux, streptocoques fécaux, bactéries hétérotrophes aérobies et anaérobies facultatives. Certains paramètres comme les coliformes ont été sélectionnés parce qu'ils sont des indicateurs de pollution d'origine fécale ou non fécale ou encore, dans le cas des bactéries hétérotrophes aérobies, pour donner une indication de la qualité bactériologique générale de l'eau. Pourquoi effectuer ces quatre analyses et non pas uniquement deux ou trois ?

Par les années passées, les analyses bactériologiques se limitaient à deux
paramètres, soit les coliformes totaux et les coliformes fécaux. L'expérience des dernières années démontre que l'analyse de ces deux paramètres n'est plus suffisante pour s'assurer de la qualité bactériologique de l'eau de consommation.
Les coliformes totaux regroupent tous les coliformes d'origine fécale et non fécale alors que les coliformes fécaux indiquent combien de coliformes totaux sont d'origine fécale.

Les streptocoques fécaux sont également des bactéries d'origine fécale tout comme les coliformes fécaux, mais elles appartiennent à une autre famille de bactéries et la contamination de l'eau par ces dernières peut provenir d'une source de pollution différente de celles des coliformes. On sait également que les bactéries n'ont pas toutes la même durée de vie. Certaines survivent plus longtemps que d'autres dans des conditions parfois difficiles.

Finalement, les bactéries hétérotrophes aérobies et anaérobies facultatives regroupent toutes les bactéries précédentes et bien d'autres. Elles nous donnent une idée de la population bactérienne générale présente dans un échantillon d'eau sans en spécifier le type. Tous ces organismes possèdent des critères de recommandations propres à chacun et analyser l'eau pour uniquement deux ou trois de ces paramètres ne permet pas de conclure que la ou les bactéries non recherchées lors de l'analyse sont absentes.

Que faire lorsque l'analyse démontre que l'eau n'est pas conforme ?

Lorsque les résultats démontrent qu'un ou plusieurs paramètres analysés ne sont pas conformes aux recommandations, le microbiologiste détermine avec son client ce qui peut en être la cause. Une procédure écrite de désinfection du puits sera remise au client dans tous les cas de non-conformité afin que celui-ci effectue une désinfection de tout son système.

Si après deux désinfections le client obtient d'autres résultats non conformes, le microbiologiste recommandera une inspection du puits par un puisatier afin de vérifier si la construction est adéquate et s'il n'y a pas d'infiltration d'eau de surface (l'eau de surface contient plusieurs bactéries et peut être à l'origine de bien des problèmes de contamination de puits).

D'autres analyses sont-elles nécessaires ?

On doit distinguer deux types d'analyse : il s'agit de l'analyse bactériologique dont nous venons de discuter et de l'analyse chimique qui peut s'avérer utile. Il est important que le client comprenne qu'une eau peut être considérée potable et présenter des problèmes d'ordre esthétique : dépôts sur les éléments de plomberie (dureté, fer, manganèse), mauvaise odeur (sulfure), coloration jaunâtre (tannin), etc. Plusieurs propriétaires ont solutionné ces problèmes au moyen d'appareils de traitement d'eau, mais certains d'entre eux sont plus ou moins efficaces.

Lorsqu'on visite une propriété, il est parfois facile de découvrir ce genre de problème en vérifiant, par exemple, dans l'évier, la toilette et le bain si des dépôts sont apparents. On peut également sentir et goûter l'eau. Il est évident qu'une eau de bon goût, ne laissant pas de taches et ayant belle apparence ne garantit en aucun cas sa qualité bactériologique, mais cela donne un indice de sa qualité chimique d'ordre esthétique.

Si vous décidez de procéder à des analyses chimiques, il faudra avoir recours aux services d'un laboratoire accrédité, car les méthodes d'analyse utilisées sont normalisées. Les professionnels dans ce domaine sont des chimistes membres en règle de l'Ordre des chimistes du Québec. Ils sont en mesure de vous aider à déterminer les analyses pertinentes à réaliser.

Combien de temps doit-on allouer pour avoir des résultats d'analyses ?

Dans le cadre de l'analyse bactériologique pour le certificat de potabilité, on doit allouer deux à trois jours. En ce qui a trait aux analyses chimiques, le délai peut varier d'un laboratoire à l'autre, mais cela peut prendre d'une à deux semaines.

 

source: Jocelyne Dumais, B.Sc. Microbiologiste
Laboratoire d'environnement S.M. inc.