Retour à l'index
Recherche
Partenaires
Inscription
Courriel
Qui sommes-nous?
Conseillers
Favoris
 

profession.png (1295 octets)

 

Ce n'est qu'en 1759, avec la conquête britannique, que les portes du Bas-Canada furent ouvertes aux avocats. Les premiers avocats d'origine locale furent nommés en 1765 et ce n'est finalement qu'en 1841 qu'ils furent autorisés à occuper dans toutes les causes criminelles, le dernier champ qui leur était resté clos jusqu'alors.

Les débuts de la profession en terre québécoise furent hésitants. Il suffisait, alors, pour pratiquer le droit, d'une commission du gouverneur. Aux prises avec les excès d'un tel mode de nomination, les avocats, eux-mêmes, demandèrent et obtinrent en 1785 qu'un stage de formation de cinq ans soit imposé à tout candidat à l'exercice de la profession, palliant ainsi à l'absence de formation universitaire. Par la même occasion, on prohibait le double exercice des fonctions d'avocat et de notaire, instaurant ainsi une scission des professions juridiques unique en Amérique du Nord qui se maintient encore aujourd'hui.

Vers 1779, les avocats de la ville de Québec avaient pourtant ressenti le besoin de s'unir pour voir au maintien de l'éthique professionnelle, assurer la sauvegarde de la profession et créer un système d'entraide. Il s'agit là de l'ancêtre du Barreau qui devait finalement voir le jour en 1849, le Barreau du Bas-Canada. Celui-ci, à l'inverse des barreaux européens, ne limitait pas son action à une seule ville, mais réunissait plutôt tous les avocats de la province après les avoir regroupés en barreaux locaux qui disposaient de vastes pouvoirs. La charge royale octroyée autorisait enfin les avocats à prendre les moyens pertinents pour assurer la discipline et le respect de la déontologie au sein de leurs rangs, à mettre en place des mécanismes pour régler leurs différends et pour vérifier la compétence de ceux qui voulaient se joindre à eux. Cette voie devait être celle que suivrait le Barreau du Québec pendant près
d'un siècle et demi. Bien sûr, il en a coulé de l'encre sur les procédures depuis cette époque! Les avocats du Québec, d'une trentaine qu'ils étaient à la fin du XVIIIe siècle, sont maintenant près de 17 000 répartis dans 15 barreaux locaux; près de 40 % sont des femmes.

 

robe.png (1614 octets)

 

Le 29 avril 1941, une date à retenir, les femmes sont enfin admises à la pratique du droit grâce à un amendement de la Loi du Barreau du Québec! Depuis 1914, quelques femmes dont Annie Langstaff, diplômée de l'Université McGill en 1914, doivent pratiquer le droit hors du Québec alors que plusieurs ne sont même pas admissibles aux examens d'entrée du Barreau. Les demandes répétées de Mme Langstaff, de Florence Seymour Bell, d'Elizabeth C. Monk, des poursuites judiciaires et de nombreuses représentations du Comité provincial du suffrage féminin se sont butées pendant près de 30 ans à une résistance opiniâtre. Le fameux article 28 des règlements du Barreau de la province de Québec, adoptés le 25 octobre 1917, stipule en effet que : «Nul ne peut être admis à l'étude du droit à moins d'être sujet britannique et de sexe masculin». Pendant ce temps, l'Iowa admet la première femme américaine à une faculté de droit en 1869 mais en 1920, sur 129 écoles de droit aux États-Unis, 27 sont encore fermées aux femmes. Au Canada anglais, après six ans de batailles ininterrompues, Clara Brett Martin devint la première femme avocate, grâce à une loi spéciale votée par le Parlement ontarien, le 2 février 1897. Les autres provinces canadiennes emboîtent graduellement le pas, Terre-Neuve étant l'avant-dernière province à faire de la place aux femmes dans ses rangs en 1933 et le Québec, bon dernier, en 1941. Même à cette date tardive, les femmes ne sont pas entrées dans la profession par la grande porte. C'est par une seule voix de majorité que le Conseil général du Barreau «se prononce en faveur de l'admission des femmes à l'exercice de la profession d'avocat», le 8 janvier 1941 : Elizabeth C. Monk devient la première femme admise au Barreau du Québec en 1942.

Cinquante ans plus tard, les avocates représentent plus du tiers des effectifs du Barreau du Québec où l'on compte quelque 17 000 personnes. Il est prévisible qu'au tournant du siècle, elles formeront la majorité de la profession puisqu'il y a plus d'étudiantes que d'étudiants sur les bancs des facultés de droit. L'année 1990-1991 a sans doute été une date charnière pour le Barreau du Québec à cet égard. En effet, pour la première fois de son histoire, le bâtonnat a reposé entre les mains d'une avocate, même si plusieurs barreaux locaux ont déjà eu leur bâtonnière.